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ARTES, 20 années de formations et « des visages plein la tête »

Ce 29 juillet 2025, ARTES fête ses 20 ans d’existence ! Symbolique, cet anniversaire est l’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, mais aussi d’évoquer l’avenir. Pour la rentrée 2025, le catalogue contiendra 17 nouveautés ou versions actualisés de formations historiques. Cyrille Bureau, fondateur et directeur d’ARTES depuis 2005 revient sur ces 20 années marquantes et sur les modules à ne pas manquer dès l’automne prochain...

Interview par Elliott Bureau
le 4 juillet 2025
(lu 364 fois)

Dans quelques jours, ARTES va avoir 20 ans. Qu’est-ce que cette date symbolique t’inspire ?

« Ce qui est assez drôle dans le timing de cette question, c’est que mon ami et partenaire, Jérôme Guyon (formateur ARTES sur les modules de paie) a annoncé ce matin sur LinkedIn le 20e anniversaire de Pop Paye (l’interview a été réalisée le vendredi 4 juillet). Je lui adressé un petit mot de félicitations et de remerciements pour le partenariat fiable et sans faille que nous entretenons depuis 20 ans, en lui disant qu’il me rappelait aussi que dans trois semaines, ce serait à mon tour de faire ce genre de message. Dans son petit texte, il dit que quand il se retourne, il a un peu le vertige de tout le chemin parcouru. C’est exactement de cette manière que je résumerai moi aussi mes sentiments : « ça donne un peu le vertige quand on regarde en arrière. » Nous avons croisé beaucoup de monde, des gens extraordinaires des deux côtés de la barrière, formateurs ou participants. Des visages, on en a plein la tête ! Alors, se dire que nous avons a été un point d'appui, un relai, une aide à toutes ces personnes-là, oui, ça donne le vertige !

Parmi eux, il y a des gens avec qui on a tissé des liens assez particuliers. Certains sont devenus des amis professionnels. Je pense à Ricardo, à Nantes, qui vient nous voir quasiment tous les ans ; à Samuel, de Niort qui vient tous les deux ans à peu près… Sandrine, à Blois, que nous avons le plaisir d’accueillir régulièrement… Ce sont des exemples de belles relations que nous avons tissées avec le temps. Certains de nos participants des premières années sont devenus maintenant des intervenants ou des intervenantes pour ARTES, et c'est là que l’on se dit que l’aventure est belle ! Cela nous donne l'impression d'avoir été utiles. »

À lire aussi : ARTES, 20 années de formations en six dates marquantes !

 

En mars dernier, nous étions au festival BabelMed XP. Tu as eu une discussion avec une dame qui pensait qu’ARTES était une institution d'État, qui avait toujours été là pour le secteur culturel. C’est assez flatteur…

« Si c'est comme cela que l'on peut être perçu aujourd'hui, c'est très bien. Ça veut dire qu'on est à notre place, identifiés dans le paysage depuis 20 ans. Je pense nous sommes reconnus comme un acteur non négligeable, avec une notoriété, la reconnaissance d'une certaine qualité, d'une exigence et surtout de la considération que nous accordons à nos participants. Donc, que l’on nous prenne pour une institution établie et soutenue, j'ai envie de dire : tant mieux. Mais nous sommes tout sauf ça ! ARTES est en totale indépendance depuis 20 ans. D’ailleurs, s’il y a bien un mot qui pourrait qualifier l’entreprise, ce serait celui-ci : indépendance. »

La rentrée de septembre 2025 est accompagnée de nombreuses nouveautés au catalogue d’ARTES. Il n’y en a d’ailleurs rarement eu autant d’un coup. Qu’est-ce que cela veut dire ?

« Que le monde change et qu'il faut s'adapter ! Si l’on se replonge 20 ans en arrière, au premier catalogue d’ARTES, nous proposions 64 modules en ordre de marche. Sur ces 64 fiches, il y en a une bonne vingtaine qui sont toujours au catalogue aujourd'hui avec des évolutions, évidemment. Chaque année, une part essentielle de notre travail est de proposer des nouveautés, de coller à certaines actualités ou à certains besoins exprimés par nos clients. Mais effectivement, notre dernière newsletter annonçant les dates de la rentrée 2025 contient 17 modules que l’on qualifiera de nouveautés, ou de nouvelles versions de formations déjà existantes. Je n’ai pas mémoire que nous ayons proposé autant de nouvelles choses en même temps.

Cela témoigne aussi du fait que notre catalogue avait peu changé ces dernières années. Nous avons décidé de prendre le temps de préparer ces nouveautés. Par exemple, nous n'avons pas voulu prendre le train de l'Intelligence Artificielle dès le départ, comme ont pu le faire certains de nos concurrents. Nous avons voulu prendre le temps de trouver les bonnes personnes et les bons angles d’attaque, et de traiter cette problématique à « la façon ARTES ». C'est-à-dire de manière complète, précise et opérationnelle. Faire une formation pour savoir écrire un prompt, ça ne sert à rien. Ce n’est pas ça le sujet. La question : c'est de mettre du sens, comprendre pourquoi, comment et quand utiliser l’IA ? Notre objectif est d’être le plus complet, le plus précis possible, donner les bons outils, les bonnes méthodes et les bonnes pratiques. Cela nécessite de comprendre les enjeux qui gravitent autour des thématiques que l'on souhaite aborder, donc d’accepter de prendre du temps. »

 

« Les participants se sentent un peu comme à la maison quand ils viennent chez nous, ils savent qu'ils vont être au cœur de notre attention »

L’Intelligence Artificielle est le sujet du moment, mais il n’y a pas que ça…

« C’est vrai, nous avons notamment de nouveaux modules en matière de communication, qui est historiquement un secteur fort d’ARTES. Nous avons dernièrement remanié le cycle en communication digitale, dont la nouvelle version a eu lieu au printemps et nous a pleinement satisfait. Mais pour cette rentrée, nous allons proposer de nouvelles choses qui peuvent être très utiles et facilement mises en œuvre pour les entreprises ou associations. Je pense à la création de texte percutants avec l’IA générative, donc, mais aussi à notre nouveau module sur le Branding. C’est-à-dire, élaborer une stratégie de marque, développer un nom. Beaucoup de lieux ou de festivals que l’on connaît bien, comme le Hellfest, ont une identité marquée et reconnaissable. Travailler sa stratégie de marque, c'est une manière d'asseoir un peu plus la notoriété de son projet. C'est la rendre évidente pour tous. Et je pense que c'est un vrai sujet dans le paysage professionnel d'aujourd'hui. »

Alors, faisons une autocritique. Quelle est, selon toi, l’image de marque d’ARTES ?

« ARTES, comme son nom l’indique, c'est un organisme premièrement orienté vers le monde des arts. Mais ça peut aussi être l’art de la formation ! Question de point de vue… 
Maintenant, derrière la stratégie de marque d'ARTES, en ce moment, notre slogan est : "faire, mieux". C'est à dire, de continuer son activité, mais en s'améliorant en permanence. Faire autant avec moins, par exemple, c'est mieux. Plus globalement, j’espère qu'aujourd'hui, l'image de l’entreprise est celle d’un organisme sérieux, fiable, de confiance et éthique. Chez ARTES, on aime voir le sourire sur le visage de nos participants quand ils arrivent. Ils se sentent un peu comme à la maison quand ils viennent chez nous, ils savent qu'ils vont être au cœur de notre attention. »

L’implantation historique de l’entreprise à Nantes fait aussi partie de l'image d’ARTES, non ? 


« Je ne sais pas si je suis le mieux placé pour en juger, mais ce qui est certain, c’est qu’ARTES ne serait pas née de la même manière ailleurs. À Nantes, il y a tout un écosystème propice aux activités culturelles. Peut-être est-il en déclin, d’ailleurs ? C’est une question, je n’ai pas d'affirmation là-dessus. Mais en tout cas, au début des années 2000, Nantes était la ville locomotive en France pour tout le train du secteur culturel. C'était LA référence… Je me souviens d'un voyage en Autriche, en 2013, où à la gare de Vienne j’ai vu de grandes affiches avec l'éléphant. Je me suis dit : « Wouah, l'éléphant jusqu’ici ? » Il n’avait que quatre ou cinq ans…  

Alors, aurions-nous eu la même audience si nous étions nés à Lyon, Bordeaux ou Rennes ? Je ne crois pas. Oui, ARTES est profondément attachée à Nantes, mais nous n’oublions pas nos amis toulousains où nous avons été présents pendant 15 ans. Nous n’oublions pas non plus les lyonnais. Nous y retournons pour répondre aux besoins qui y sont exprimés par nos clients, et nous avons plaisir à aller les rencontrer chez eux. C’est pour moi l’occasion de faire une dédicace à mon ami et associé Gilles Janin, qui est en tête du classement du nombre de villes différentes où nous nous sommes rendus pour dispenser nos modules. Il a visité quelques-uns des jolis « coins de France » pour ARTES depuis 2010 ! » 

Maintenant, ARTES met donc le cap sur ses 30 ans, comment tu les imagines ?

(Rires…)
« Alors, je n’ai toujours pas trouvé le magasin de boules de cristal le plus proche ! Je ne me risquerai pas à faire des prédictions. Mais ce qui est certain, c’est que nous resterons fidèles à nos valeurs. Je ne dérogerai pas à mes règles : la formation professionnelle n'est et ne doit pas être un produit de consommation courante. J’observe avec inquiétude nombre d’acteurs multiplier des « campus » dans toutes les villes et proposer des diplômes qui n'ont de valeur que la réputation des organismes qui les délivrent. Je crains que cette valeur ne soit pas très élevée. Certes, il y a beaucoup d'organismes très compétents et qui font consciencieusement leur travail, mais je crains qu’un certain nombre d’organisations viennent décrédibiliser notre profession. Et penser que le secteur puisse employer durablement des cohortes de nouveaux diplômés toujours plus nombreux chaque année est une illusion, voire un mensonge ! Cela ne fait que renforcer la compétition et la pression sur les emplois existants dans le secteur qui subit, à ce niveau aussi, la logique du « marche ou crève ». Cela alimente la paupérisation des salariés du secteur alors que paradoxalement la tendance serait enfin de parler de qualité de vie et de conditions de travail, de développement personnel, de « care »… Il y aurait tellement à dire sur ce sujet…

Depuis sa création, ARTES ne s'adresse qu'aux personnes en situation professionnelle. Nous sommes là pour aider ceux qui ont déjà eu des expériences, qui sont confrontés à des problématiques, qui savent en parler et qui viennent chercher des compléments pour continuer à évoluer. ARTES, c’est plus que de la formation, c’est aussi et surtout un lieu d’échanges entre professionnels. J’ai beaucoup de respect pour ceux qui font de la formation initiale ou de l’insertion professionnelle. C’est une mission primordiale, mais ce n'est pas notre métier. Notre but est d’aider les professionnels qui se retrouvent bien souvent démunis, sans trop savoir vers qui se tourner. Dans ce cas-là, ils peuvent compter sur nous, avec toujours la même éthique, le même engagement et une équipe dynamique, accueillante, souriante, fidèle, qui partagera les mêmes valeurs qu’eux. Je tiens d’ailleurs à remercier toutes les personnes avec qui j'ai pu travailler pendant ces 20 ans. J'ai eu la chance de faire beaucoup de très belles rencontres. Certaines nous ont quittés pour voler de leurs propres ailes ou vers d’autres horizons, et parmi celles-ci certaines sont revenues… C’est d’ailleurs le meilleur marqueur de la qualité de la relation que nous avons pu nouer. D’ici 10 ans, ce qui est sûr, c'est qu'il y aura du mouvement. Ce sera même souhaitable pour tout le monde ! Mais ce seront des mouvements réfléchis, qui ne mettront jamais en péril l'image, et le sérieux d’ARTES. »